Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Milou en Val
1 novembre 2008

Mortelle Europe…

La grande crise économique mondiale est là. Sera-t-elle une occasion de rebondir pour l’Europe ?

« Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles. » Au lendemain de la première déflagration mondiale, Paul Valéry traduisait ainsi (in Crise de l’Esprit) le choc de toute une génération. À l’époque, il fallait digérer les conséquences d’une guerre bien peu civilisée, d’une crise que l’on savait potentiellement porteuse de nouveaux drames… À l’heure d’une autre grande crise d’ampleur mondiale, même si bien différente dans sa forme, on mesure à nouveau combien nous sommes mortels, combien l’Europe est mortelle.

Tout ce à quoi l’on avait été habitués au fil des ans a disparu : glacis est-européen, supériorité économique et morale de l’Occident… Et quel pays du vieux continent peut aujourd’hui se dire sûr de son avenir ? On sait l’unité espagnole fragile, on connaît les velléités indépendantistes de certaines régions en Italie, en France, en Belgique, en Grande-Bretagne même… Ne parlons pas de l’Est où nous aimons nous faire peur avec l’ours russe supposé grand dévoreur d’ex-satellites de l’URSS…

L’Europe a longtemps représenté un espoir pour  beaucoup. « L’Europe, c’est la paix », disait-on, mais l’Europe n’a jamais empêché une guerre et, dans les Balkans, il a fallu l’intervention américaine pour qu’un massacre « dans notre jardin » trouve un terme. L’Europe, c’était aussi censé apporter la prospérité. Alors que les temps s’annoncent difficiles, alors qu’une crise économique, sans doute de plus grande ampleur qu’en 1929, commence, on attend avec impatience de voir si l’Europe sera enfin efficace.

UN DÉFIT, UNE OCCASION…

On pensait encore que le monde, notre monde, serait bouleversé par les nécessités écologistes. On croyait que nos habitudes de consommateurs, de producteurs devraient, petit à petit, s’adapter à l’obligation de préserver la planète et ses ressources. On devine bien maintenant que tout sera effectivement bouleversé, mais que c’est l’économie elle-même qui imposera les réformes. Reste à savoir si l’on en profitera pour adapter la nouvelle économie aux ambitions écologistes affichées ces dernières années.

Profiter d’une crise pareille pour rebondir en améliorant nos performances en matière d’empreintes sur la nature, voilà un défit qui, relevé et gagné, hisserait l’Europe à un niveau de prestige qu’elle n’a sans doute que bien rarement atteint… Bref, la crise est une vraie occasion, pour l’Europe aussi, de prouver son existence réelle et son utilité. Quel prestige serait le sien si elle montrait à nouveau le chemin aux autres continents, aux autres empires ! Le leadership américain a sans doute du plomb dans l’aile, mais personne, aujourd’hui, n’est capable de le remplacer… Alors, pourquoi pas l’Europe avec un projet novateur comme celui de croître dans le respect de l’ordre naturel ?

Alors… Soyons optimistes et croyons-y ! Ou mourrons…

Jean-Michel ROCHET

Paru dans : http://www.lextension.com/

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de Milou en Val
Publicité
Publicité